Wednesday, March 24, 2021

Le secrétaire Antony J. Blinken et le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, avant leur réunion

Department of State United States of America

Traduction fournie par le département d'État des États-Unis à titre gracieux



Département d'État des États-Unis
Antony J. Blinken, secrétaire d'État
Le 23 mars 2021
Allocutions

SECRÉTAIRE GÉNÉRAL STOLTENBERG : Monsieur le secrétaire Blinken, cher Tony, bienvenue au siège de l'OTAN.

SECRÉTAIRE BLINKEN : Je vous remercie.

SECRÉTAIRE GÉNÉRAL STOLTENBERG : C'est formidable que vous soyez ici. Vous avez des dizaines d'années d'expérience en matière de politique étrangère et de sécurité nationale, et je sais que vous êtes personnellement très attaché à l'OTAN et au lien transatlantique. Je suis donc très heureux de pouvoir vous accueillir pour votre première visite en Europe, au siège de l'OTAN.

Nous avons maintenant une occasion unique de commencer un nouveau chapitre dans la relation transatlantique. J'accueille avec enthousiasme le message de l'administration Biden sur la reconstruction des alliances et le renforcement de l'OTAN. C'est tout le sens de notre initiative OTAN 2030. Parce que nous sommes confrontés à de grands défis mondiaux : les activités déstabilisatrices de la Russie, la menace du terrorisme, les cyberattaques et la prolifération nucléaire, les technologies de rupture et la montée de la Chine, ainsi que l'impact du réchauffement de la planète et du changement climatique sur la sécurité.

Aucun pays ni aucun continent ne peut relever seul ces défis. Pas l'Europe à elle seule. Pas l'Amérique à elle seule. Mais l'Europe et l'Amérique ensemble, au sein de l'OTAN. Notre réunion d'aujourd'hui sera l'occasion d'examiner comment renforcer ce lien alors que nous préparons notre sommet à Bruxelles qui se tiendra plus tard cette année.

Lors du sommet, nous établirons un programme transatlantique ambitieux pour l'avenir, visant à renforcer notre unité ainsi que notre solidarité et à faire en sorte que nous restions forts en tant qu'Alliance militaire et politique. Il visera également à élargir notre approche de la sécurité en renforçant notre résilience, en préservant notre avance technologique, en faisant face à l'impact du changement climatique sur la sécurité et en travaillant davantage ensemble. Notre programme prévoira enfin une approche plus globale en protégeant l'ordre international fondé sur des règles, qui est remis en question par des puissances autoritaires comme la Russie et la Chine.

Nous avons donc beaucoup de choses à aborder. Aussi, Monsieur le secrétaire Blinken, Tony, une fois encore, bienvenue à l'OTAN. Vous êtes ici non seulement entre Alliés, mais aussi entre amis. Et par conséquent, c'est un plaisir de vous accueillir à l'OTAN.

SECRÉTAIRE BLINKEN : Monsieur le secrétaire général Jens, je vous remercie de votre accueil très chaleureux. Avant de commencer, je tiens à exprimer mon sentiment d'horreur face à la violence qui s'est produite hier à Boulder, dans le Colorado, et à présenter mes plus sincères condoléances aux proches des personnes qui ont été tuées, dont un agent des forces de l'ordre.

Malgré tout, c'est un plaisir d'être de retour à l'OTAN. C'est en fait ma première visite au nouveau siège, ma première visite à l'OTAN en tant que secrétaire d'État des États-Unis. Donc, encore une fois, je vous remercie, Monsieur le secrétaire général, de nous accueillir tous aujourd'hui. Nous nous réjouissons de ces deux jours de discussions productives à un moment véritablement charnière pour l'Alliance.

Je suis venu ici pour exprimer l'engagement indéfectible des États-Unis envers cette Alliance, qui est la pierre angulaire de la paix, de la prospérité et de la stabilité de la communauté transatlantique, depuis plus de 70 ans. Et je suis venu à Bruxelles parce que les États-Unis veulent reconstruire leurs partenariats, avant tout, avec leurs Alliés de l'OTAN. Nous voulons revitaliser l'Alliance pour veiller à ce qu'elle soit aussi forte et efficace contre les menaces d'aujourd'hui qu'elle l'a été par le passé.

Monsieur le secrétaire général, les conversations que nous aurons au cours des deux prochains jours porteront, comme vous l'avez noté, sur un vaste programme, notamment sur la mission en cours de l'OTAN en Afghanistan, sur nos actions en matière de sécurité régionale, en particulier sur la réponse à l'agression russe, ainsi que sur le programme OTAN 2030. Nous partageons la vision du secrétaire général d'une OTAN dotée des capacités de dissuasion et de défense contre toutes sortes de menaces pour notre sécurité collective, y compris des menaces telles que le changement climatique et les cyberattaques.

Je me réjouis grandement de ces conversations. Je vous suis à nouveau reconnaissant, Jens, pour votre remarquable leadership au sein de cette institution et je suis très heureux d'être de retour à l'OTAN.

MODÉRATEUR : Nous allons prendre une question de Jennifer Hansler, je vous prie.

QUESTION : Bonjour. Monsieur le secrétaire, que direz-vous à vos partenaires de l'OTAN au sujet des projets des États-Unis pour l'Afghanistan ? Comment se déroulent les actions diplomatiques des États-Unis ? Les États-Unis seront-ils encore sur le terrain le 1er mai ?

Et M. le secrétaire général, qu'espérez-vous entendre des États-Unis sur ce front ? Pensez-vous que les conditions sur le terrain sont suffisamment stables pour que les États-Unis se retirent le 1er  ? Je vous remercie.

SECRÉTAIRE BLINKEN : Merci beaucoup. Comme vous le savez, nous sommes en train de procéder à un examen aux États-Unis. Je suis ici aujourd'hui en partie pour partager certaines de nos réflexions initiales avec nos Alliés de l'OTAN, mais, ce qui est peut-être encore plus important, je suis ici pour écouter et consulter, car c'est ce que font les Alliés. Nous l'avons entendu l'autre semaine lors de la réunion des ministres de la Défense de l'OTAN, mais c'est tout aussi vrai aujourd'hui. Nous y sommes allés ensemble, nous nous sommes adaptés ensemble et, lorsque le moment sera venu, nous en partirons ensemble. Il y a un thème commun ou un mot commun, et ce mot est « ensemble ».

La semaine dernière, le président Biden a fait remarquer qu'il serait difficile de respecter la date limite du 1er mai pour un retrait complet, mais quoi que les États-Unis finissent par faire, ils le feront à la lumière des réflexions de nos Alliés de l'OTAN, que je rapporterai après ces conversations et consultations.

Au-delà des décisions tactiques, nous sommes unis à nos Alliés de l'OTAN dans la recherche d'une conclusion responsable de ce conflit et du retrait de nos soldats, tout comme nous sommes collectivement déterminés à faire en sorte que l'Afghanistan ne devienne plus jamais un refuge pour les terroristes qui pourraient menacer les États-Unis ou nos alliés.

Et aujourd'hui, un jour après le cinquième anniversaire de l'attentat perpétré dans cette merveilleuse ville de Bruxelles, nous sommes attachés à ce premier objectif comme nous le sommes au second. Les consultations que nous mènerons sur la voie à suivre en Afghanistan se feront en tant qu'Alliance, et ces deux impératifs continueront de guider notre réflexion et, en définitive, nos décisions.

SECRÉTAIRE GÉNÉRAL STOLTENBERG : Il y a de nombreuses raisons pour lesquelles nous nous réjouissons de la présence du secrétaire Blinken aujourd'hui, mais l'une d'entre elles est que nous avons une excellente occasion de nous asseoir, tous les 30 Alliés, et de nous consulter sur la voie à suivre en Afghanistan. En effet, comme le secrétaire Blinken vient de le dire, nous y sommes allés ensemble, nous nous sommes adaptés ensemble et nous en partirons ensemble le moment venu. Par conséquent, nous devons nous consulter, nous coordonner et prendre des décisions ensemble. Et le fait d'être ensemble à cette réunion des ministres des Affaires étrangères est une partie importante de ce processus où les Alliés abordent cette question très difficile et importante ensemble, en tant qu'Alliance.

Les Alliés européens et les partenaires du monde entier sont aux côtés des États-Unis en Afghanistan depuis deux décennies. Plus de 100 000 soldats non américains y ont servi et plus de 1 000 ont payé le prix ultime. Il s'agit donc d'une véritable démonstration de l'unité de l'Alliance, la première et la seule fois où nous avons invoqué notre clause de défense collective, l'article cinq. Nous avons constaté l'engagement de tous les Alliés à maintenir le cap en Afghanistan et à faire en sorte que ce pays ne devienne plus jamais un refuge pour les terroristes internationaux.

Le défi actuel est de mener des pourparlers de paix. Nous les accueillons avec enthousiasme. Ils sont fragiles, mais ils constituent la seule voie vers une solution politique durable en Afghanistan. C'est pourquoi nous soutenons fermement et saluons les initiatives renouvelées des États-Unis et du secrétaire Blinken pour générer des progrès et redynamiser les pourparlers de paix, car c'est la seule façon de dégager une solution durable. Pour y parvenir, toutes les parties doivent négocier de bonne foi. Nous devons également impliquer tous les acteurs de la région. Nous devons assister à une réduction de la violence et les talibans doivent cesser de soutenir les terroristes internationaux, notamment Al-Qaïda.

Il est donc nécessaire de travailler ensemble. Cette réunion fournit une plateforme adéquate pour ce faire. Nous continuerons ensuite à nous consulter pour avancer ensemble et relever les défis en Afghanistan dans les semaines à venir.

MODÉRATEUR : Nous avons le temps pour une dernière question d'Ansgar Haase de DPA.

QUESTION : Monsieur le secrétaire Blinken, vous aurez votre première réunion avec le ministre allemand des Affaires étrangères, Heiko Maas, ici à Bruxelles. Pouvez-vous nous dire si vous allez parler avec lui du gazoduc Nord Stream 2 ? Pouvez-vous nous dire si les États-Unis accepteront l'achèvement du projet, et le cas échéant, où voyez-vous une marge de compromis ?

J'ai aussi une question pour le secrétaire général. Les ministres avaliseront aujourd'hui un document d'orientation sur les conséquences du changement climatique pour la sécurité. Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur ce document ? Et pouvez-vous dès aujourd'hui promettre que l'OTAN sera neutre sur le plan climatique d'ici 2050 ? Je vous remercie.

SECRÉTAIRE BLINKEN : Je vous remercie. Je suis très impatient de rencontrer mon homologue allemand. Nous avons déjà eu un certain nombre de conversations, et je sais que nous aurons beaucoup de choses à couvrir lorsque nous nous réunirons réellement, face à face ou masque à masque, comme nous le faisons ces jours-ci. Et je présume que Nord Stream 2 fera partie de la conversation. Le président Biden a été très clair en disant qu'il pensait que ce gazoduc était une mauvaise idée ; c'est une mauvaise idée pour l'Europe, c'est une mauvaise idée pour les États-Unis.

En définitive, il est en contradiction avec les propres objectifs de sécurité énergétique de l'UE. Il est susceptible de porter atteinte aux intérêts de l'Ukraine, de la Pologne et d'un certain nombre d'autres partenaires ou Alliés proches. Et je suis sûr que j'aurai l'occasion d'en reparler, notamment de la loi américaine qui nous oblige à sanctionner les entreprises qui contribuent à achever le gazoduc.

Nous avons un vaste programme à couvrir avec le ministre des Affaires étrangères Maas, mais je me réjouis beaucoup de cette conversation et de la possibilité de traiter un grand nombre de défis communs.

SECRÉTAIRE GÉNÉRAL STOLTENBERG : Je suis très heureux que les ministres des Affaires étrangères, au cours de notre réunion d'aujourd'hui et de demain, soient amenés à avaliser, à approuver, un rapport sur la manière de renforcer les actions de l'OTAN pour répondre au réchauffement de la planète, au changement climatique.

Le changement climatique est un multiplicateur de crise. Le changement climatique rend le monde plus dangereux. Par conséquent, il s'agit d'une question importante pour l'OTAN, et l'OTAN doit donc s'attaquer au changement climatique. Et c'est ce que nous ferons au cours de cette réunion. Je pense que l'OTAN a trois rôles à jouer, trois tâches à accomplir.

La première consiste à bien comprendre le lien entre le changement climatique et la sécurité. La fonte des glaces attisera la compétition géopolitique dans le Grand Nord, mais aussi au Sahel et dans de nombreux autres endroits où nous assistons à une intensification de la concurrence pour les ressources rares. Ainsi, le changement climatique a un impact sur notre sécurité. Nous devons être la principale organisation à comprendre ce lien entre le changement climatique et la sécurité.

La deuxième est que nous devons adapter nos missions et nos opérations parce que les forces militaires opèrent dehors. Aussi, lorsque nous avons des conditions météorologiques plus extrêmes, lorsque nous avons plus de vent, plus de pluie et plus de chaleur, cela a des répercussions sur nos forces armées.

Par exemple, l'OTAN est en Afghanistan. L'été dernier, nous avons eu de nombreux jours où il faisait plus de 50 degrés Celsius. La chaleur extrême affecte nos uniformes, nos équipements, nos véhicules, tout. L'élévation du niveau de la mer aura un impact sur l'infrastructure des bases navales. Nous devons donc nous adapter.

Et la troisième chose que nous devons faire est d'apporter notre contribution pour réduire les émissions, en réfléchissant à la manière dont nous pouvons réduire l'utilisation des combustibles fossiles dans les différentes opérations et missions militaires. Nous franchissons la première étape aujourd'hui en avalisant un rapport, comme je m'attends à ce que les ministres le fassent plus tard dans la journée, dans lequel nous décidons en fait que nous allons tout d'abord évaluer les conséquences du changement climatique sur nos moyens et nos opérations, que nous allons commencer à intégrer le changement climatique dans la planification et les exercices militaires de l'OTAN, et que nous avons, dans le cadre de l'initiative OTAN 2030, des propositions sur la façon dont l'OTAN peut contribuer à l'objectif global de neutralité carbone.

Toutes les décisions n'ont donc pas encore été prises. Certaines seront prises aujourd'hui et d'autres continueront d'être discutées dans le cadre de OTAN 2030. Et je pense que lorsque les dirigeants de l'OTAN se réuniront au sommet dans le courant de l'année, ils conviendront d'un programme très ambitieux portant également sur le changement climatique.

MODÉRATEUR : Merci beaucoup. Ceci conclut cette conférence de presse. Je vous remercie.

SECRÉTAIRE BLINKEN : Je vous remercie.

SECRÉTAIRE GÉNÉRAL STOLTENBERG : Je vous remercie.


Voir le contenu d'origine : https://www.state.gov/secretary-antony-j-blinken-and-nato-secretary-general-jens-stoltenberg-before-their-meeting/

Nous vous proposons cette traduction à titre gracieux. Seul le texte original en anglais fait foi.

 


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